Un rapport d'analyses "vraiment" rassurant. Suite au débat actuel sur la potentielle toxicité des revêtements synthétiques des sols sportifs, le conseil d'administration de l'ARCH a pris l'initiative d'analyser la piste d'athlétisme de Ciney dans une démarche proactive et responsable vis-à-vis de ses membres.
Pour info, les granules rouges qui constituent la couche supérieure de la piste sont de l'EPDM (éthylène-propylène-diène monomère). Seule la couche noire inférieure est faite de SBR (granules de pneus recyclés). Mais, les athlètes ne sont pas en contact avec celle-ci.
Ce petit film sur la construction de la piste en 2016 vous aidera à mieux visualiser les différentes couches: " href="https://vimeo.com/175670210" target="_blank">https://vimeo.com/175670210
Le conseil d'administration voulait donc contrôler la qualité chimique de cette couche supérieure. Ces granules rouges sont censés être collés dans la matière. Mais, par expérience, on sait qu'ils peuvent vagabonder et coller aux chaussures ou être facilement attrapés par les enfants.
Le laboratoire qui a effectué les tests se nomme Hainaut Vigilance Sanitaire. C'est un laboratoire agréé en Région wallonne pour l'analyse des déchets toxiques. En toute transparence, nous rendons son rapport public. Toutes les valeurs sont exprimées en mg/kg. Voici quelques éléments pour vous aider à décoder ce document.
3 paramètres ont été analysés:
1) Les HAP (Hydrocarbures aromatiques polycycliques). 16 HAP au total. Pour chacun des HAP, on est bien en dessous des normes européennes les plus sévères (celles qui s'appliquent aux jouets: à savoir 0,5mg/kg). À titre d'exemple, le benzo(a)pyrène qui est un cancérigène classé dans le groupe 1 du centre international de recherche sur le cancer est en dessous de la limite de détection. On n'arrive même pas à en voir la trace.
2) Les phtalates: 7 au total. Ce sont des plastifiants qui sont des perturbateurs endocriniens reconnus ou potentiels. Ils peuvent avoir un effet entre autres sur le développement hormonal ou la fertilité. Il n'existe aucune réglementation sur les phtalates dans les sols sportifs. Le seul point de comparaison est la norme européenne qui s'applique aux jouets (Annex XVII, entry 51- 52 dans REACH). Elle est de 1g/kg. On voit ici que pour la plus haute concentration retrouvée (0,469 mg/kg), on est plus de 2000 fois en dessous de cette limite. C'est de nouveau très rassurant.
3) Les métaux lourds: il n'existe aucune limite dans la matière brute pour les sols sportifs. Le seul point de comparaison est le décret sol de la Région wallonne qui vise à préserver la qualité des sols. Nous sommes toujours bien en dessous des limites de ce décret que ce soit pour les sols industriels ou les sols récréatifs. " href="http://environnement.wallonie.be/legis/solsoussol/sol006annexe1.pdf">http://environnement.wallonie.be/legis/solsoussol/sol006annexe1.pdf. Ces résultats sont donc également encourageants sur le plan de l'environnement.
Des concentrations importantes de fer et d'aluminium ont néanmoins attiré notre attention. Nous avons soumis ces éléments au Dr. Corinne Charlier, Chef de service de toxicologie clinique du CHU de Liège. Voici ses commentaires: "Pour l'aluminium, il y a des normes dans l'eau (" href="https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX-Ra-Aluminium.pdf">https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX-Ra-Aluminium.pdf) mais pas dans les sols. L'aluminium est utilisé comme antiacide dans certains médicaments. Il est un problème dans les machines de dialyse, mais, à ma connaissance, pas dans d'autres produits d'usage courant. Pour le fer, un excès pourrait être dangereux, mais à nouveau tout dépend de la nature du composé. Il y a du fer dans nos aliments, dans les poussières que nous respirons (PM2.5 et PM10), dans l'eau....(il y a aussi une norme pour l'eau). Je ne crois pas que nos gazons maudits soient à incriminer ici".
Cette analyse est partagée par Pol Bouviez, responsable du département de chimie environnementale chez Hainaut Vigilance Sanitaire. Selon lui, l'aluminium et le fer sont déjà présents naturellement dans notre environnement.
Sur base de tous ces éléments et de cette expertise scientifique, nous pouvons logiquement rassurer nos membres. Même si l'analyse n'est pas exhaustive, les substances considérées comme les plus toxiques pour l'être humain sont soit en très faibles quantités (en dessous des normes européennes applicables aux jouets) soit non détectées par le laboratoire.
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