Je profite de la mésaventure d’Alice au récent marathon de Namur pour revenir sur quelques fondamentaux de cette distance mythique. En marge de celui de Namur, la presse régionale rappelait l’histoire du marathon et l’anecdote qui a mené a fixer la distance à 42195 mètres…
car même dans les pays qui utilisent le mile comme unité de mesure le marathon équivaut à 26,2 miles !
Biberonné à cette aventure titanesque depuis 40 ans, je me suis étonné qu’un membre de notre Team Marathon ne soit pas au courant de cette information.
En effet lors des marathons des premiers Jeux Olympiques la distance a fluctué aux alentours des 40 kilomètres les trois premières éditions. A Londres en 1908, initialement prévu sur 26 miles tout ronds, les exigences de la famille royale, voulu que ce marathon olympique mesure 26,385 miles.
C’est seulement trois éditions plus tard en 1924 à Paris que fut définitivement fixée la distance.
Outre définir précisément cette course de fond pédestre, ce nom, propre au départ puisqu’il s’agit d’une ville grecque, est utilisé plus largement dans le domaine sportif sans pour autant respecter la distance ou lors de négociations mettant à rude épreuve l’endurance des participants.
Si je ne m’étonne pas que madame ou monsieur tout l’monde ne puisse me donner la distance de cette course à pied devenue très populaire, certains sportifs qui s’engagent sur ce défi sont peu regardant quant à la précision de cette distance.
C’est ainsi que voici quelques années lors de ce même marathon de Namur pour quelques archers qui venaient de le courir, il leur manquait entre 500 et 800 mètres à leur montre GPS. Alors qu’à condition que la distance soit calculée précisément comme il se doit (à la roue de géomètre, à 1 mètre de distance du chemin le plus court. Dans les grands marathons homologués cette trajectoire idéale est tracée au sol) pour le marathonien lambda c’est plutôt quelques centaines de mètres en plus qu’il devra faire pour zigzaguer dans la masse, aller chercher un ravito, prendre un virage plus large,…
Nous arrivons à l’homologation du parcours par l’AIMS (Association of International Marathons and Distances Races) outre la distance qui doit être mesurée par deux personnes assermentées, le parcours ne doit pas, du début à la fin, descendre de plus de 1 mètre par kilomètre (soit dans le cas du marathon pas plus de 42,195 mètres de descente). L’autre critère ne s’applique qu’aux courses en ligne puisque la distance, à vol d’oiseau, entre le point de départ et d’arrivée ne peut pas être supérieure à la moitié de la longueur du parcours (soit plus de 21 kilomètres dans le cas du marathon).
Le plus « vieux » marathons du monde, celui de Boston qui fait partie des six Majors avec New-York, Chicago, Berlin, Tokyo et Londres, ne répond à aucun des deux critères de base. En effet à vol d’oiseau le départ et l’arrivée sont quasiment en ligne droite soit plus que 21 kilomètres et surtout la déclivité descendante dépasse d’une soixantaine de mètres les 42 requis !
Enfin pour être homologué l’organisateur devra, en plus de respecter ces critères, défrayer les mesureurs assermentés et verser plus de 1000 US Dollar à l’AIMS.
Tout cela c’est pour les meilleures performeurs. Pas certain que le marathon d’Echternach où j’avais établi le record du club et de la Province ou celui de Bruxelles où Micka Brandenbourg m’en a dépossédé étaient homologués.
Sans ce mauvais aiguillage dont a été victime Alice, je me suis donc amusé pour savoir si est aurait battu le record du club de Claire Meunier (3h09’50).
A condition que le marathon de Namur mesure bien la distance de 42,195 kilomètres, il manquait 1980 mètres à Alice pour avoir la distance. De cela il faut retirer 200 mètres qu’elle a effectué au moment où elle fut mal dirigée jusqu’à la ligne d’arrivée. Soit 1780 mètres manquants. En se basant sur son rythme de ces 40,415 premiers kilomètres effectués en 2h58’35, il faut ajouter un peu moins de 8 minutes soit 3h06’27 au final. Il aurait donc fallu un fameux calage pour perdre 3’30 sur ces 1780 mètres manquants !
M’est d’avis que sur un prochain marathon « roulant » et avec une densité optimale (ça n’existe pas en Belgique !) la barre des 3 heures sera réellement taquinée !
Ce dimanche pour son premier marathon Manu (Morimont) avait fait le « bon choix » du marathon de Rotterdam réalisant ainsi son objectif en courant la distance précise en 3h25’26. Quant à Jean-François (Colomer) objectif réussi également même si 25 secondes l’auront empêché de passer la barre symbolique des trois heures (3h00’24).
André